• YEAR : 2020
  • LOCATION : 77 Rue Desnouettes 75015 Paris
  • CATEGORY : Exposition
  • CREATIVE DIRECTOR :
  • VISUALIZATION :

Exposition Vénus Sauvage, Tiffany Bouelle

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Tiffany Bouelle présente sa première exposition personnelle parisienne, « Venus Sauvage », du 29 avril au 16 mai 2021.

L’artiste franco-japonaise, offre à l’exposition une temporalité qui lui ressemble.

Composée en deux temps, « Vénus Sauvage » débute dans l’intimité de son appartement et se poursuit à l’atelier Desnouette, un espace atypique et protéiforme.

L’exposition «Venus Sauvage» est une ode à la force des femmes, qui peut se lire de manière ambivalente, Joshi-Ryoku en japonais. Ce terme désigne aussi bien la femme idéale qui tient son foyer que la femme active accomplie, et vise à rapprocher les femmes d’un idéal fantasmé que dénonce subtilement l’artiste.

C’est donc naturellement que l’exposition débute chez Tiffany Bouelle, à l’atelier, dans « une chambre à soi » comme le suggère Virginia Woolf.

Dans un premier temps, Tiffany se concentre sur son sujet, les femmes et leurs fragilités, et recueille des confessions sur leurs expériences de vies et sur l’image qu’elles ont d’elles-mêmes.

Puis elle transforme leurs mots et leurs maux en créant Anne et Eve, des œuvres texturées et minimales. Composées de tissus Khadis collectés au fils de ses rencontres féminines lors de son voyage en Inde, Tiffany y cristallise les angoisses de ses sujets, et sublime avec la peinture, les changements de texture de la peau, les taches et les rides. L’artiste ne cache pas les défauts, elle en propose une autre réalité et questionne l’acceptation de soi et l’empreinte du temps sur le corps.

Dans un second temps et se référant au Ma, terme japonais qui signifie « intervalle », « espace », « durée », et « distance », Tiffany émancipe l’exposition de son foyer à l’atelier Desnouettes. Elle y propose une sélection de peintures abstraites, brodées pour certaines, et d’œuvres sur tissu. Dans le quotidien des Japonais et dans leur architecture intérieure, la gestion du vide est élevée au rang d’art, le Ma n’est pas la distance qui sépare, mais celle qui unit.

Cet intérieur à la fois physique et spirituel, Tiffany Bouelle le symbolise par les Norens. Au Japon, ce court rideau fendu en tissu est accroché à la porte d’entrée des maisons et symbolise la respectabilité. Ici, ces portes sont transformées en œuvres sensorielles, imaginées en collaboration avec le designer olfactif Arthur Dupuy et inspirées par le récit de chaque femme. Les Norens, aux formes abstraites peintes et brodées, évoquent les courbes charnelles des corps et laissent une empreinte sensuelle sur le parcours de l’exposition, symbole de la féminité absolue.

Ce voyage initiatique au plus près de la femme et son intériorité, se termine par une série de nouvelles peintures aux teintes douces, jouant sur la transparence, rehaussées par quelques touches dorées. En utilisant l’or, en référence au Kintsugi et à la philosophie du Wabi Sabi, Tiffany répare, renforce, et affranchit la femme de son image quelle que soit son origine.

Faisant échos aux nouvelles d’« Une Femme respectable », de Kate Chopin, qui met, elle aussi, en scène des femmes qui aspirent à exister comme individu et à exprimer leurs désirs, Tiffany nous invite à pénétrer un univers féminin mêlé de contradictions.